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  Extrait de "Les Indiens de Buffalo Bill et la Camargue" aux Editions de la Martinière
 
 
  Joe Hamman et la naissance du western français en Camargue (3/4)
 
 
  Chez
  Lux,
  Monsieur
  Bourgeois
  était
  le
  metteur
  en
  scène
  officiel.
  Son
  premier
  film
  fut
  Le
  Desperado,
  tourné
  dans
  les
  carrières 
  d'Arcueil en 1908, suivi de La Main coupée dont l'action se passait dans les bas-fonds de la ville chinoise de San Francisco. 
  Etant
  alors
  le
  seul
  exécutant
  dans
  la
  catégorie
  Films
  d'Aventures,
  on
  le
  mit
  à
  toutes
  les
  sauces
  dès
  que
  le
  sujet
  demandait
  une 
  action
  un
  peu
  particulière.
  Il
  fut
  tour
  à
  tour
  un
  mauvais
  chinois,
  un
  chef
  pirate,
  un
  gentilhomme
  Louis
  XV
  sauvant
  des
  flots
  une
  jeune 
  femme
  (Marie
  Laurent)
  attachée
  par
  vengeance
  à
  un
  pieu
  que
  la
  marée
  montante
  recouvrait
  peu
  à
  peu
  (déjà
  le
  suspense).
  Il
  trouvait 
  son
  emploi
  de
  cow-boy
  dans
  un
  Cow-boy
  à
  Paris.
  Le
  final
  de
  ce
  film
  pittoresque
  lui
  faisait
  poursuivre
  au
  lasso
  deux 
  Apaches
  surpris 
  en
  train
  de
  dévaliser
  un
  promeneur
  sur
  le
  Cours
  la
  Reine,
  où,
  comme
  par
  hasard,
  il
  se
  promenait
  à
  cheval.
  Au
  grand
  galop,
  la 
  capture
  s'effectuait
  à
  la
  sauvette,
  place
  de
  la
  Concorde,
  au
  milieu
  des
  voitures.
  Il
  était
  alors
  interdit
  d'opérer
  dans
  la
  rue.
  Prévenu
  par 
  des
  passants
  de
  cette
  bagarre
  insolite
  et
  réaliste,
  le
  poste
  de
  police
  du
  Grand
  Palais
  détacha
  deux
  agents
  qui
  verbalisèrent
  avec 
  d'autant
  plus
  de
  hargne
  que
  deux
  faux
  collègues,
  précédemment
  cachés
  dans
  un
  fiacre
  pour
  ne
  pas
  attirer
  l'attention
  des
  badauds, 
  et
  intervenant
  pour
  arrêter
  les
  délinquants
  boudinés
  sur
  le
  macadam,
  étaient
  accusés
  d'avoir
  ridiculisé
  la
  profession.
  Pour
  la 
  première
  fois,
  il
  parvient
  enfin
  à
  décider
  la
  direction
  à
  aller
  tourner
  les
  westerns
  en
  Camargue,
  ce
  qui
  pour
  l'époque
  prenait
  les 
  proportions
  d'une
  expédition
  en
  Afrique
  centrale.
  Sa
  chère
  Camargue
  avait
  d'ailleurs
  fort
  peu
  de
  ressemblance
  avec
  l'Ouest 
  américain,
  mais
  les
  grands
  espaces
  vierges,
  la
  présence
  de
  troupeaux
  de
  taureaux
  et
  de
  chevaux
  sauvages
  étaient
  tout
  de
  même 
  plus
  spectaculaires
  que
  la
  plaine
  de
  Nanterre
  (alors
  déserte)
  ou
  les
  bois
  de
  Meudon.
  L'incomparable
  site
  du
  Val
  d'Enfer
  aux
  Baux
  lui 
  fournit
  également
  un
  décor
  fantastique
  rappelant,
  toutes
  proportions
  gardées,
  les
  «
  canyons
  »
  de
  l'Arizona
  et
  du
  Colorado,
  où
  l'on 
  était encore bien loin de tourner.
  Après
  avoir
  fait
  chez
  «
  Lux
  »
  une
  quinzaine
  de
  films,
  il
  fut
  engagé
  en
  1909
  par
  la
  «
  Safety
  Bioscope
  »,
  de
  Londres,
  pour
  la
  série
  :
  « 
  Les
  aventures
  de
  Buffalo
  Bill
  ».
  Chez
  «
  Gaumont
  »,
  en
  1910,
  il
  écrivit
  six
  scénarios
  qui
  furent
  tournés
  en
  Camargue
  dans
  des 
  conditions
  assez
  difficiles.
  Entre
  deux
  de
  ces
  films
  Monsieur
  Feuillade,
  le
  directeur
  artistique,
  lui
  demanda
  un
  beau
  jour
  tout 
  simplement:
  «
  Vous
  pouvez
  tuer
  un
  lion,
  vous
  le
  cow-boy
  !
  »
  (aucun
  rapport
  d'ailleurs...).
  Enfin,
  cela
  rentrait
  dans
  la
  catégorie
  « 
  Aventures
  ».
  Il
  demanda
  quelques
  précisions.
  La
  Maison
  Gaumont
  avait
  acheté
  à
  la
  ménagerie
  Amar
  un
  lion
  coupable
  de
  si 
  nombreux
  méfaits
  que
  son
  propriétaire
  avait
  décidé
  de
  le
  faire
  abattre,
  lorsqu'il
  eut
  l'idée
  de
  génie
  de
  le
  vendre
  à
  la
  célèbre
  firme. 
  Peu
  maniable,
  on
  ne
  savait
  pas
  trop
  quoi
  faire
  de
  cet
  encombrant
  personnage,
  relégué
  dans
  les
  sous-sols
  des
  studio
  des
  Buttes-
  Chaumont, et dont les rugissements empêchaient les voisins de dormir. Il fallait en finir.
  
  
  
  
  
 
 
  Extrait de Cowboy blues par Gene Autry
 
 