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Joe Hamman et la naissance du western français en Camargue (1/4)
Extrait de Abilene par Rudy Chalard
Comment en est-il venu à tourner une série de westerns à l'époque héroïque du cinéma?
Il
y
a
plusieurs
raisons
dont
la
première
est
le
souvenir
et
l'influence
qu'eut
sur
lui
son
séjour
dans
l'Ouest américain.
Il
eut
le
privilège
d'y
connaître
encore
des
hommes
blancs
et
rouges
qui
avaient
pris
part
Ã
son
histoire,
d'écouter
leurs
récits
et
d'en
rapporter
les
échos.
Dès
lors,
il
fut
obsédé
par
le
désir
de
faire revivre ce passé par la photographie animée qui venait de naître.
Mais il lui fallait attendre.
Il
revint
en
France
faire
son
service
militaire
au
6ème
Cuirassiers,
et
c'est
lÃ
qu'il
eut
l'occasion
(qui
peut
passer
pour
un
début)
de
«
mettre
en
scène
»,
pour
la
fête
du
régiment,
l'attaque
d'une
diligence,
sa
préparation,
son
exécution.
L'un
des
occupants
du
«
coach?>
était
l'inévitable
fille
du
shérif
(enlevée
par
les
Indiens,
délivrée
par
les
cow-boys)
dont
le
rôle
était
tenu
par
un
brigadier
Ã
figure poupine. Ce n'était pas un spectacle de pacotille.
Les
costumes
indiens,
les
équipements
de
cow-boys
rapportés
des
Etats-unis
donnèrent
au
spectacle une note folklorique exacte. Quant aux cavaliers, ils étaient à leur affaire.
Libéré
du
service,
il
n'avait
pas
abandonné
ses
projets.
Il
se
renseignait
sur
les
maisons
de
production
existantes.
A
toutes
fins
utiles,
il
apprit
le
maniement
de
l'appareil
de
prises
de
vues,
et,
chose
primordiale,
il
écrivit
quelques
scénarios
dont
le
sujet
ne
devait
pas
dépasser
quatre
cents
mètres de pellicule utile.
Au cours de ses pérégrinations, il avait fait la connaissance de l'opérateur Moreau, de retour d'un lointain reportage. Il lui fit part de ses désirs.
L'idée
lui
plut
et
Ã
eux
deux,
au
mois
de
mai
1907,
ils
tournèrent
le
premier
western
dans
les
carrières
d'
Arcueil.
Le
site
pittoresque
s'étendait
sur
plus
d'un
kilomètre.
Profond
de
trente
mètres,
on
y
avait
autrefois
installé
un
tir
Ã
la
carabine.
Cet
éboulis
de
rochers
représentait
parfaitement
un
coin
quelconque
d'un
paysage
sauvage.
L'on
pouvait
aussi
prendre
des
vues
panoramiques
Ã
longue
distance
sans
accrocher
une
maison ou un poteau télégraphique. Un petit lac verdâtre reposant dans une profonde cavité fut judicieusement utilisé.
Sur les bords de ces carrières, des cabanes de planches servant de resserres d’outils aus carriers devenaient des cabanes d’Indiens ou de trappeurs.
Le
film,
simplement
titré
Cow-boy,
fut
tourné
en
deux
jours
avec
une
jeune
débutante,
in
«
Indien
»
solitaire,
deux
écuyers
de
manège
et
une
vedette
inconsciente
de
ses
qualités,
«
Pieds-Blancs
»
son
cheval,
Ã
demi
sauvage,
avec
lequel
il
devait
faire
quatre
ans
plkus
tard
la
série
«
Arizona
Bill
».
Un
chien,
un
serpent,la
figuration
bénévole
de
quelques
carriers
remerciés
de
leur
collaboration
par
une
distribution
de
paquets
de cigarettes et une tournée générale, complétaient la distribution.
Extrait de "Les Indiens de Buffalo Bill et la Camargue" aux Editions de la Martinière